Au Kenya, mort en détention d’un homme arrêté pour des commentaires en ligne

| 3 728


Des policiers au poste de Gigiri, à Nairobi, en août 2024.

A Nairobi, la mort en cellule d’un homme arrêté pour ses publications sur les réseaux sociaux a provoqué, dimanche 8 juin, l’indignation en ligne au Kenya, à quelques semaines du premier anniversaire des manifestations de juin 2024, qui avaient été réprimées dans le sang.

« La mort en détention d’Albert Ojwang pose de sérieuses questions qui doivent être urgemment, minutieusement et indépendamment examinées », a dénoncé l’ONG Amnesty International, pour qui ce décès constitue un « nouveau rappel flagrant » de l’urgence de « réformes profondes » au sein des forces de l’ordre. « Aucun Kényan ne devrait perdre sa vie en détention », a poursuivi l’organisation de défense des droits humains, qui, dans un communiqué, a demandé une enquête, que ses conclusions soient rendues publiques et que les policiers éventuellement responsables soient jugés.

Dans un communiqué, la police a expliqué qu’Albert Ojwang, arrêté pour « fausse publication », avait « subi des blessures à la tête après l’avoir frappée contre les murs de la cellule ». Les policiers en service « ont rapidement remarqué les blessures et l’ont transporté d’urgence à l’hôpital de Mbagathi, où il a été déclaré mort à son arrivée », poursuit le texte, qui annonce une enquête de l’autorité indépendante de surveillance de la police.

« Nous demandons des réponses. Cette mort ne peut pas être mise sous le tapis. Combien de vies de jeunes devrons-nous encore perdre dans ce système pourri ? », a réagi, sur le réseau social X, Lynn Ngugi, une célèbre journaliste kényane. Un sentiment se retrouvant dans de nombreux autres messages en ligne.

Les voix critiques sont de plus en plus sanctionnées au Kenya, près d’un an après un mouvement de contestation, durement réprimé, contre la corruption endémique et le projet de loi des finances de 2024 prévoyant des hausses d’impôts. Les forces de sécurité sont accusées par des groupes de défense des droits humains d’avoir tué au moins 60 personnes lors des manifestations, surtout des jeunes adultes, et d’en avoir enlevé des dizaines d’autres depuis.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link