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
Un jeune de 17 ans, placé en garde à vue à Grenoble, est soupçonné d’être l’auteur de l’attaque à la grenade qui avait fait quinze blessés, le 12 février, dans un bar de la ville, a annoncé, vendredi 21 février, le procureur de Lyon.
Le mineur avait été interpellé mercredi par des gendarmes près de la métropole alpine, en possession d’un fusil à pompe. De lui-même, il s’est mis en cause dans l’attaque à la grenade, avant de se rétracter. Les enquêteurs ont alors effectué des vérifications et ils disposent désormais de « preuves matérielles » pour le confondre, a déclaré le procureur de la République de Lyon, Thierry Dran, à l’Agence France-Presse.
L’adolescent « est soupçonné d’être l’auteur du lancer de grenade », a-t-il poursuivi. Au moment de son interpellation, mercredi, il a dit « qu’il s’était fait tirer dessus » après avoir été « payé pour tuer des gens », a précisé M. Dran.
Dans un premier temps, il a été entendu pour une tentative d’homicide survenue à Grenoble dans le cadre d’un trafic de stupéfiants, un dossier distinct de l’attaque à la grenade. Mais, à partir de 17 heures, vendredi, selon M. Dran, « sa garde à vue a basculé » vers l’enquête sur cette attaque dans le bar, menée par la juridiction interrégionale spécialisée contre la criminalité organisée (JIRS) de Lyon.
« Guerre des gangs »
Mercredi 12 février, vers 20 h 15, un homme encagoulé s’était introduit armé d’un fusil d’assaut dans le bar L’Aksehir du quartier populaire Village olympique, dans le sud de Grenoble. Il avait dégoupillé une grenade à fragmentation sans dire un mot et pris la fuite. La déflagration a fait quinze blessés, dont six graves.
Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, avait dénoncé l’usage d’une « arme de guerre » et s’était rendu sur place le lendemain. Au total, vingt enquêteurs ont été mobilisés sur cette affaire, avait précisé le ministre.
La piste de la criminalité organisée avait rapidement été évoquée, le bar visé ayant fait l’objet d’une enquête administrative pour des soupçons de trafics, notamment de cigarettes. Il était sous le coup d’une procédure de fermeture. La ville de Grenoble et sa banlieue connaissent par ailleurs régulièrement des épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue, les autorités n’hésitant plus à parler de « guerre des gangs ».
Dans ce dossier à tiroirs, il existe aussi un lien entre le suspect de cette attaque et des échanges de coups de feu survenus à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, dans la nuit de mercredi à jeudi, selon le procureur de Lyon. A la suite de propos du jeune homme tenus lors de sa garde à vue, concernant la tentative d’homicide à Grenoble, des gendarmes en civil effectuaient une surveillance à Bourg-lès-Valence, quand un homme, sorti d’un véhicule suspect, leur a tiré dessus. Un gendarme a riposté et l’a blessé, mais le véhicule a pris la fuite.
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Depuis, quatre personnes ont été interpellées dans cette affaire, a déclaré, vendredi, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, en déplacement à Valence. A cette occasion, il a également déploré un « épouvantable rajeunissement des tueurs et des tués » en France.