La campagne d’assassinats ciblés contre des hauts responsables militaires russes a fait une nouvelle victime près de Moscou : Armen Sarkissian, chef paramilitaire prorusse, fondateur d’un bataillon combattant contre l’armée ukrainienne. Cet homme de 46 ans, né en Ukraine dans une famille d’origine arménienne, avait déménagé depuis sa jeunesse dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, qui est depuis près de trois ans au cœur des combats entre forces russes et ukrainiennes. Considéré comme un baron du crime derrière son titre de président de la fédération locale de boxe, il a formé « Arbat », un « bataillon arménien » qui, dès septembre 2022, sept mois après le début de l’« opération militaire spéciale » du Kremlin en Ukraine, a combattu dans l’est de l’Ukraine avant d’être transféré à Koursk, la région russe partiellement passée sous contrôle de Kiev depuis août 2024.
En décembre, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont accusé Armen Sarkissian d’avoir recruté des prisonniers. En juillet 2023, les combattants du bataillon avaient été bénis dans l’église principale de l’Eglise apostolique arménienne de Russie. Cette milice, dont le noyau était composé de récidivistes condamnés pour des crimes graves, aurait été intégrée dans une brigade internationale directement contrôlée par le ministère russe de la défense.
C’est donc cet homme qui, lundi 3 février au matin, a été la cible d’un attentat à la bombe dans le hall d’entrée de son immeuble, un luxueux complexe résidentiel du nord-ouest de Moscou, sur les rives de la Moskova, à douze kilomètres à peine du Kremlin. « La tentative d’assassinat de Sarkissian a été soigneusement planifiée et commanditée. Les enquêteurs sont en train d’identifier les commanditaires de ce crime », a déclaré un responsable des forces de l’ordre cité par l’agence Tass. Les circonstances de l’explosion restent floues.
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