A Gaza, le ministère de la santé du Hamas annonce que des dizaines de personnes sont mortes lors d’une distribution d’aide alimentaire

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Des Palestiniens reçoivent des soins médicaux à l’hôpital Kamal Edwan de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 29 février 2024, après des tirs sur des habitants de Gaza qui attendaient des camions chargés d’aide humanitaire.

Le directeur d’un hôpital gazaoui et le ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, ont fait état, jeudi 29 février, de la mort de dizaines de personnes lors d’une distribution d’aide alimentaire dans la ville de Gaza, jeudi 29 février.

Le directeur des urgences de l’hôpital Al-Shifa, Amjad Aliwa, a annoncé que 50 personnes avaient été tuées et plus de 120 blessées, « incluant des femmes et des enfants, à la suite de tirs des forces d’occupation en direction de milliers de citoyens » se ruant vers des « camions d’aide ». L’armée israélienne, dans un message diffusé sur Telegram, n’évoque de son côté aucun tir, déclare que des habitants de Gaza avaient encerclé les camions et pillé les fournitures livrées et écrit qu’« au cours de l’incident, des dizaines de Gazaouis ont été blessés par des bousculades et des piétinements ».

Le ministère de la santé de la bande de Gaza administrée par le Hamas a, de son côté, qualifié la situation de « massacre » et annoncé d’au moins 104 morts et 760 blessés. Des témoins ont par ailleurs raconté à l’Agence France-Presse (AFP) des scènes pendant lesquelles des milliers de personnes se sont précipitées vers des camions d’aide arrivant au « rond-point de Naplouse », dans l’ouest de la ville de Gaza.

2,2 millions de personnes menacées de famine

L’Organisation des Nations unies (ONU) estime que 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population de Gaza, sont menacées de famine, en particulier dans le Nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l’acheminement de l’aide humanitaire.

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), un peu plus de 2 300 camions d’aide sont entrés dans la bande de Gaza au mois de février, une baisse d’environ 50 % par rapport à janvier, et une moyenne quotidienne de quelque 82 camions par jour. D’après l’ONU, environ 500 camions entraient en moyenne quotidiennement dans la bande de Gaza avant le début de la guerre le 7 octobre, alors que les besoins de la population locale étaient alors moindres.

Des Palestiniens de Gaza ont confié ces derniers jours à l’AFP être forcés de manger des feuilles ou du fourrage pour le bétail, voire d’abattre des animaux de trait pour se nourrir. Le chef du bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Andrea De Dominico, a déclaré récemment à l’AFP qu’à plusieurs reprises, lors de l’arrivée de convois de denrées alimentaires dans le nord de Gaza, des « milliers de personnes avaient bloqué les camions pour les décharger au risque de se faire tirer dessus ».

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Le Monde avec AFP

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