A Gaza, c’était Noël avant l’heure. Dimanche 22 décembre, pour la première fois depuis de longs mois, dans le quartier de Zeitoun, au sud de la ville, Mousa Ayyad ne s’est plus senti en danger. Malgré des conditions de vie rudimentaires dans l’église de la bande de Gaza où il est réfugié depuis le début de la guerre, le coordinateur administratif de l’hôpital Al-Ahli Arabi était « heureux » et même « rassuré sur sa sécurité », pour quelques heures au moins.
Car ce jour-là, le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, accompagné par son adjoint, Davide Melli, deux religieuses, et un convoi de voitures de l’ONG catholique Caritas, rendait visite aux cinq cents chrétiens restés dans l’enclave.
Dans le complexe religieux, le représentant du pape François dans la région a passé la nuit parmi les membres de la congrégation entre des moments de prières et des discussions « sur la fin de la mort et de la famine », décrit le quadragénaire, via WhatsApp – l’armée israélienne continue d’interdire l’accès au territoire palestinien pour les journalistes étrangers.
Dans l’église de la Sainte-Famille, le patriarche a aussi célébré une messe de Noël, deux jours avant la traditionnelle cérémonie organisée chaque année à Bethléem, en Cisjordanie occupée. Dans son homélie, l’archevêque italien a voulu rassurer sa congrégation éreintée par quatorze mois d’un conflit sanglant au cours duquel plus de 45 000 personnes ont été tuées, dont une grande partie de civils : « Tôt ou tard, a-t-il assuré, la guerre se terminera, nous reconstruirons tout : nos écoles, nos hôpitaux et nos maisons. Nous devons être résilients et plein de force. »
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