Sur une petite route des environs de Chostka (oblast de Soumy), dans le nord-est de l’Ukraine, un petit convoi de grosses voitures se gare au milieu de nulle part. Serhi Kostinsky met son téléphone en mode avion, sort de son véhicule tout-terrain et parcourt 200 mètres à pied vers une bâtisse d’apparence banale. Agé de 43 ans, ce grand blond barbu commande une compagnie de dronistes (environ 100 militaires) au sein de la 104e brigade de la défense territoriale. C’est là que se trouve le centre de commandement de la compagnie des Serafimy (« séraphins », en français), à une vingtaine de kilomètres de la frontière russe.
Ici, le danger immédiat vient du ciel. En tant que principal centre industriel de fabrication d’explosifs et de munitions du pays, Chostka a été la cible d’attaques aériennes massives. Les usines Zvezda (poudre à canon) et Impuls (détonateurs) ont été visées plusieurs fois en 2024, notamment par treize missiles balistiques le 31 décembre 2024. « Notre principal site national de production de munitions a été anéanti », déplore Anton Serbin, officier de la 104e brigade. La ville reste sous une observation vigilante de l’ennemi.
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