Avec les ventes de New York, le marché de l’art en mutation

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« Le rêve (la chambre) » de Frida Kahlo, chez Sotheby’s, à Londres, le 19 septembre 2025.

Les remarquables records obtenus lors des ventes aux enchères d’automne à New York, notamment mercredi 19 novembre pour le Portrait d’Elisabeth Lederer, de Gustav Klimt – 236,4 millions de dollars, soit environ 220 millions d’euros, ce qui en fait la deuxième œuvre la plus chère acquise sur le marché public après le Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci – et le lendemain pour Le Rêve (la chambre), de Frida Kahlo – 54,66 millions de dollars, le plus haut prix jamais atteint par l’œuvre d’une femme – peuvent laisser penser que les beaux jours du marché de l’art sont revenus.

Il faut nuancer : dans les deux cas, ces œuvres étaient rares. Le Kahlo n’avait pas été vu sur le marché depuis quarante-cinq ans, le Klimt a appartenu au collectionneur et philanthrope Leonard A. Lauder, une provenance prestigieuse, pendant presque autant de temps. Dans le jargon du métier, on dit paradoxalement qu’ils étaient « frais ». A quoi il faut ajouter une dimension psychologique : la vente du Klimt coïncidait avec l’inauguration des nouveaux locaux de Sotheby’s, désormais installés au Breuer Building. Construit pour l’ancien Whitney Museum, puis occupé par une antenne du Metropolitan Museum et enfin par une installation provisoire des œuvres de la Frick Collection alors en travaux, c’est un lieu mythique à New York.

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