
La forte croissance de l’économie russe, liée principalement à l’effort de guerre, semble désormais une période révolue. Pour la première fois en quatre ans, le Kremlin est obligé de légèrement réduire ses dépenses de défense, même si la part qui y est consacrée, en comptant les investissements de sécurité, se maintient à 8 % du produit intérieur brut (PIB), ce qui reste énorme. La guerre, qui a déjà coûté 228 milliards d’euros entre 2022 et 2024, selon les données officielles disponibles, demeure donc une priorité, mais c’est au prix d’arbitrages douloureux. Dans un contexte de fort ralentissement de la croissance, passée de 4,3 % en 2024 à une prévision de 1 % pour 2025, et de baisse des recettes, le déficit budgétaire se creuse dangereusement, obligeant Vladimir Poutine à renier sa parole de ne pas augmenter les impôts – la TVA sur de nombreux produits va passer de 20 % à 22 %.
Les marges de manœuvre sont d’autant plus étroites que les recettes tirées de la rente pétrolière s’amenuisent. Si les volumes d’exportation restent stables grâce à un contournement des sanctions occidentales, les revenus tirés du pétrole ont chuté de 19 % en glissement annuel sur les sept premiers mois de 2025. Une situation qui ne devrait pas s’améliorer alors que les Etats-Unis ont annoncé, le 22 octobre, des sanctions envers deux compagnies pétrolières russes : le groupe d’Etat Rosneft et la compagnie privée Lukoil, qui représentent près de la moitié des exportations de pétrole russe.
