Shabnam Salahshoor, réfugiée afghane et coach au sein d’un club queer parisien

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Shabnam Salahshoor lors de La Coupe Bernard-Tapine, tournoi de foot en mixité choisie, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 27 septembre 2025.

Shabnam Salahshoor n’a pas toujours porté des vestes rose fluo et de longs cheveux bouclés. Dans un café près de la place de la République, à Paris, la réfugiée afghane de 24 ans sort son téléphone et retrouve une photo d’elle adolescente, pantalon resserré aux chevilles, veste de sport blanche et cheveux courts. Un look typique de footballeur. « J’avais même rasé deux bandes sur le côté pour faire comme Ronaldo », dit-elle. A l’époque, elle habitait à Herat, troisième ville la plus peuplée d’Afghanistan, et s’habillait en garçon pour jouer au foot dans une société conservatrice qui lui reprochait de pratiquer un sport réservé aux hommes.

Ce qui n’a pas empêché Shabnam Salahshoor de se passionner pour le ballon rond dès son plus jeune âge. « Quand je voyais les joueurs lever des coupes, gagner des médailles, je rêvais d’être à leur place un jour », raconte celle qui suivait assidûment les joueurs du club de Herat, plusieurs fois victorieux face à Kaboul. En 2013, alors qu’Hamid Karzaï (président de 2001 à 2014) est au pouvoir et que le conflit contre les talibans soutenu par les forces internationales s’intensifie partout dans le pays, un entraîneur se présente dans son collège pour recruter les joueuses qui formeront la première équipe de football féminine de la ville.

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