A bout de souffle, l’Autorité palestinienne reste le dernier filet de sécurité des habitants de Cisjordanie

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Dans la partie supérieure du fauteuil, un trou caractéristique désigne l’impact d’un tir. La balle n’est pas ressortie. Directeur délégué du ministère de l’éducation dans le gouvernorat de Jénine, la grande ville palestinienne située au nord de la Cisjordanie, Tarek Alawneh, 55 ans, a transporté son siège dans un nouveau bureau. Le précédent se situait à l’entrée du camp de réfugiés de Jénine, vidé de ses 30 000 habitants, en février, par l’armée israélienne. L’une des façades est entièrement criblée d’impacts d’armes automatiques. « Vous voyez, je n’exagère pas, ils tirent partout », se désole-t-il.

Depuis des mois, l’armée israélienne mène des opérations militaires dans cette région, bastion de la résistance armée à l’occupation. Harassé, M. Alawneh énumère : « Nous avons 49 000 élèves en tout. Six établissements ont été endommagés et évacués, ce qui nous a contraints à déplacer les élèves et à organiser “deux écoles en une”. » « La dernière fois, 794 enseignants n’ont pas pu rejoindre leur poste, et je ne vous parle même pas des écoles qui se trouvent derrière le mur et auxquelles on ne peut accéder qu’avec un permis ! », ajoute-t-il en référence au mur de séparation serpentant à l’intérieur de la Cisjordanie.

Ce n’est pas la seule difficulté du recteur : depuis le mois de juin, les enseignants ne viennent plus que trois jours par semaine, pour compenser le non-versement des salaires. « La situation est dramatique, acquiesce, dans son bureau, à Ramallah, le vice-ministre de l’éducation, Nafieh Assaf. Nous avons deux mois d’impayés et quand les salaires sont versés, cela n’excède pas 50 % à 60 %. Nous avons déjà dû repousser la rentrée d’une semaine [le 9 septembre], le temps que le gouvernement trouve les moyens de régler une partie de ceux de juin. »

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