En Bolivie, les soubresauts d’une justice politisée

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L’ancienne présidente bolivienne par intérim Jeanine Añez, escortée par la police lors de son arrivée à la prison pour femmes de Miraflores, à La Paz, le 17 octobre 2024.

Le fait n’est pas nouveau, mais les récentes et subites décisions de justice en faveur de trois opposants politiques de droite pendant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle interrogent une nouvelle fois l’indépendance des institutions judiciaires boliviennes.

Le 25 août, le Tribunal suprême annonçait la révision de la procédure pénale de l’ex-présidente par intérim Jeanine Añez (droite, 2019-2020), annulée quelques jours plus tard. Mme Añez était poursuivie pour son rôle dans les massacres de Senkata et Sacaba, en novembre 2019, où 22 civils furent tués au cours de manifestations après le départ forcé du président, Evo Morales (gauche, 2006-2019).

Les tribunaux départementaux de La Paz et de Cochabamba se sont déclarés incompétents et ont renvoyé l’accusée à un hypothétique « procès en responsabilité », réservé aux chefs d’Etat, mais dépendant du bon vouloir du vote du Parlement. Dans un communiqué commun, l’ONU et la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) ont exprimé leurs craintes que l’annulation de la procédure puisse « représenter un recul dans la recherche d’une justice rapide et adéquate pour les victimes de graves violations des droits humains ».

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