
« Un bon score au gaokao [le bac chinois] compte moins qu’une bonne stratégie de candidature aux universités. » C’est peut-être sa célèbre maxime qui l’a perdu. Le professeur Zhang Xuefeng, qui facture à prix d’or ses conseils d’orientation personnalisés, s’est rendu célèbre sur les réseaux sociaux grâce à ses analyses lucides données à des millions de familles chinoises. A longueur de vidéos, l’homme répète que ce n’est pas tant le travail acharné qui enverra un lycéen dans une bonne université que sa connaissance pointue des limites du système de sélection.
L’administration du cyberespace de Chine (CAC), l’organisme gouvernemental chargé de superviser, réguler et contrôler l’espace numérique en Chine, vient de lui couper provisoirement le sifflet. Il ne peut plus s’exprimer par streaming vidéo. Zhang Xuefeng est l’une des victimes de la campagne nationale de deux mois lancée le 22 septembre par le gouvernement pour « créer un environnement en ligne plus civilisé et rationnel ».
Au total, Pékin entend lutter contre quatre types de comportements qu’il considère comme nuisibles. L’un d’eux est donc « l’exaltation d’un pessimisme excessif incluant la promotion de récits comme l’inutilité des études ou des efforts ». Tout sentiment de résignation ou de désespoir exprimé par des mots-clés, des textes, des images, des vidéos ou des commentaires, peut donc être effacé des plateformes sans sommation.
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