Halima Ben Ali, fille de l’ancien autocrate, arrêtée à Paris à la demande de la Tunisie

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La fille cadette du président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali (1987-2011), Halima, a été arrêtée en France à la demande des autorités tunisiennes, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mardi 30 septembre, de source judiciaire.

Halima Ben Ali sera présentée mercredi « au parquet général pour notification de la demande d’arrestation provisoire » émise par les autorités tunisiennes, puis « devant le conseiller délégué pour statuer sur le placement sous écrou extraditionnel ou sous contrôle judiciaire » de Mme Ben Ali, a ajouté de même source à l’agence, sans préciser le motif exact de la demande de Tunis. Une audience devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel, compétente en matière d’extradition, aura lieu « ultérieurement », précise cette source judiciaire.

« Ma cliente est victime d’une chasse à la femme déclenchée par la Tunisie, d’un acharnement sans précédent », a dénoncé auprès de l’AFP Samia Maktouf, son avocate. Selon cette dernière, Halima Ben Ali fait l’objet d’une notice rouge Interpol émise par la Tunisie pour des accusations de détournements de fonds. Elle précise que la trentenaire avait déjà été arrêtée à la demande de la Tunisie en 2018 en Italie, mais qu’elle avait obtenu sa libération.

« Ma cliente n’a jamais commis de crime ou de délit et a quitté la Tunisie alors qu’elle était encore mineure, à 17 ans, assure l’avocate. On cherche à se venger de l’ancien chef d’Etat, son père, à travers elle. Nous faisons entièrement confiance à la justice française pour faire triompher le droit. »

Signalement au ministère de l’intérieur

Halima Ben Ali vit et travaille à Dubaï et allait prendre l’avion pour rentrer chez elle après un séjour de quelques jours à Paris lorsqu’elle a été interpellée à l’aéroport, a expliqué l’avocate, qui craint « un lynchage » si elle est extradée en Tunisie. Samia Maktouf ajoute qu’elle va procéder à un « signalement » au ministre de l’intérieur sur les conditions de l’interpellation, au cours de laquelle une policière franco-tunisienne, ayant reconnu la fille de Ben Ali, l’aurait prise à partie et traitée publiquement de « voleuse ».

Le 14 janvier 2011, Zine El-Abidine Ben Ali avait fui son pays après vingt-trois ans au pouvoir à l’issue d’une révolte populaire déclenchée par l’immolation par le feu, en décembre 2010, d’un vendeur ambulant de Sidi Bouzid (Centre-Ouest), excédé par la pauvreté et les humiliations policières.

Il était parti accompagné de sa seconde épouse Leïla Trabelsi – l’une des personnalités les plus honnies de Tunisie –, leur fille Halima et leur fils Mohamed Zine El-Abidine. L’ancien autocrate aura passé les huit dernières années de sa vie en exil en Arabie saoudite, où il est mort en 2019.

Le Monde avec AFP

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