vendredi, septembre 26FRANCE

« Le problème de l’Europe n’est pas le manque d’idées, c’est l’écart entre la rhétorique et la mise en œuvre »

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Il fut un temps où la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se présentait devant le Parlement européen avec la promesse de faire de son institution une « commission géopolitique ». Pendant la majeure partie de son premier mandat, cette idée est restée davantage théorique que pratique. Le discours prononcé le 10 septembre a toutefois suggéré un changement de ton significatif.

La présidente de la Commission européenne a décrit l’Europe comme engagée dans une lutte sans précédent – pour l’indépendance, les valeurs et la démocratie – dans un monde à nouveau façonné par des ambitions impériales. Elle a abordé les thèmes de la guerre en Ukraine et de la tragédie de Gaza, de la crise du logement qui touche de nombreux citoyens européens, ainsi que du problème de la hausse du coût de la vie. Elle a averti que la nostalgie n’est pas une stratégie. Et elle a posé la question centrale : l’Europe a-t-elle vraiment l’estomac pour se battre dans ce nouveau contexte mondial ?

Ursula von der Leyen a raison. L’Europe est engagée dans une lutte sans précédent, en particulier après le retour du président Trump à la Maison Blanche. Mais, à moins que les mots ne soient rapidement accompagnés d’instruments concrets, soutenus par une forte volonté politique tant au niveau national qu’européen, la réponse à sa question cruciale continuera à demeurer loin d’être claire.

Comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Les Etats membres restent hésitants à embrasser une intégration plus profonde. Le Parlement européen continue d’apparaître divisé, y compris au sein de la majorité qui soutient la présidente. Et Ursula von der Leyen elle-même, malgré un cadrage rhétorique audacieux, retombe souvent dans le plus petit dénominateur commun entre Etats membres plutôt que de pousser un véritable agenda européen.

Impact sur le terrain minimal

Nulle part cette tension n’est plus évidente que sur la compétitivité. La présidente de la Commission a raison de souligner que l’indépendance de l’Europe dépend de sa capacité à rester compétitive face aux autres grandes puissances, et que le continent doit pour cela investir massivement dans les technologies numériques. Elle a également raison de demander que la nouvelle politique industrielle du continent soit plus rapide, plus intelligente et plus européenne. Pourtant, les résultats restent faibles.

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