

Nicolas Sarkozy, détaché et impassible, est arrivé juste avant 10 heures, jeudi 25 septembre, pour entendre le jugement du tribunal sur les soupçons de financement par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007. Il s’est assis près de ses avocats, dans une salle comble, sous les regards confiants de sa petite cour, de Carla Bruni et de ses fils. L’audience démarrait bien.
La présidente Nathalie Gavarino a commencé par expliquer que le tribunal entendait réduire la durée des poursuites, a délivré une brassée de non-lieu et a tout de suite relaxé trois personnes : Edouard Ullmo, poursuivi pour des commissions lors de la vente de 12 Airbus au régime libyen, Ahmed Bugshan, un milliardaire saoudien dont les fonds ont nourri des transactions suspectes et, surtout, Eric Woerth, le trésorier de la campagne, qui n’a d’ailleurs pas jugé bon de se déplacer jusqu’au tribunal. Exit donc, d’emblée, le financement illégal de la campagne.
L’ancien chef de l’Etat a repris espoir, sans bien comprendre que, si le tribunal taillait dans les poursuites, c’était pour mieux condamner sur ce qui lui paraissait incontestable. La salle a frémi et l’ancien chef de l’Etat a commencé à s’inquiéter lorsque deux policiers se sont placés de part et de d’autres du banquier Wahib Nacer, auteur d’un subtil montage de fonds libyens, à l’annonce de son mandat de dépôt à la barre et de sa condamnation à quatre ans de prison. Le Franco-Djiboutien couchera, jeudi soir, en prison. Puis deux autres policiers sont venus encadrer Alexandre Djouhri, l’ami du président, infatigable gouailleur qui parle tant qu’il ne dit rien, condamné à six ans de prison et qui va connaître le même sort.
Il vous reste 82.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.