

Précédé d’un véhicule du Croissant-Rouge syrien, le petit bus traverse, cahin-caha, le no man’s land qui sépare le dernier barrage des factions druzes, au pied du djebel druze, de celui tenu par la sûreté générale – la police syrienne – à Bosra, près de la frontière jordanienne. Une vingtaine de Bédouins sont ainsi évacués, jeudi 24 juillet en milieu de journée, de Souweïda et des villages alentour. « On a peur, la situation n’est pas encore stabilisée. On préfère sortir et attendre que ça se tasse », raconte un trentenaire de Rsas, un village mixte bédouin-druze au sud de Souweïda, qui refuse de donner son nom par souci de sécurité.
Deux de ses cousins, des fermiers âgés de 30 et 35 ans, ont été capturés par des Druzes, le 17 juillet. « Les deux premiers jours, on savait où ils étaient et avec qui. Quand leurs ravisseurs ont compris qu’on le savait, ils les ont changés d’endroit et nous ont seulement dit qu’ils étaient en vie. Ils m’ont fait entendre leurs voix, ils avaient le moral à zéro et j’ai senti dans leur voix qu’ils avaient été maltraités », poursuit le Bédouin, qui veille à en dire le moins possible. « Ceux qui les ont arrêtés sont des civils, mais ils les ont amenés au Conseil militaire de Souweïda [la plus importante faction de la ville à majorité druze du Sud syrien], lâche-t-il finalement. Ils nous ont demandé de faire pression sur les clans pour qu’ils relâchent leurs prisonniers druzes en échange. »
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