des manifestations à Edimbourg et Aberdeen pour protester contre sa visite

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Le président américain, Donald Trump, sur le terrain de golf Trump Turnberry, à Turnberry (Ecosse), le 26 juillet 2025.

Donald Trump est arrivé, vendredi 25 juillet, pour un week-end prolongé en Ecosse, qui doit mêler golf, diplomatie et négociations commerciales, tandis qu’un important dispositif de sécurité a été déployé en raison des manifestations. « Je suis en Ecosse maintenant. Beaucoup de réunions prévues !!! », a annoncé le président américain sur son réseau, Truth Social.

A son arrivée à bord de l’avion présidentiel, Air Force One, en début de soirée à l’aéroport de Prestwick, au sud-ouest de Glasgow, M. Trump a notamment évoqué l’immigration en Europe, appelant les pays européens « à se ressaisir » et à « mettre un terme à cette horrible invasion », en prenant exemple sur sa propre politique d’expulsions de sans-papiers.

« Sinon l’Europe n’existera plus. Nous, comme vous le savez, personne n’est entré dans le pays le mois dernier. Personne. Nous avons fermé les frontières. Mais vous, vous laissez cela se produire, a-t-il lancé sur le tarmac. Certains dirigeants n’ont pas laissé cela se produire, et ils ne sont pas appréciés à leur juste valeur. Je ne les nommerai pas pour ne pas embarrasser les autres. »

Le président américain s’est ensuite rendu à Turnberry, dans un des deux complexes de golf écossais appartenant à l’entreprise familiale dirigée par ses fils. Son agenda officiel est vide samedi, il a golfé dans la matinée.

Manifestations contre sa venue

En fin de matinée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour protester contre sa visite, devant le consulat américain à Edimbourg, la capitale écossaise, ainsi que dans la ville d’Aberdeen, poumon économique du Nord-Est, près de laquelle Donald Trump possède un second complexe de golf dans lequel il doit se rendre durant sa visite de cinq jours.

Ces manifestations ont été organisées à l’appel du groupe Stop Trump Coalition (« Arrêtons la coalition Trump »). Certains participants brandissaient des pancartes affirmant « Scotland Hates Trump » (« L’Ecosse déteste Trump ») ou des messages pro-IVG. D’autres agitaient des drapeaux palestiniens, quant à Aberdeen, un homme tenait une pancarte représentant le visage du président américain rouge avec des cornes de diable, selon des images.

La venue du président américain a déclenché une opération de sécurité d’ampleur, pour laquelle la police écossaise a obtenu le renfort d’autres forces de l’ordre du pays. Des dizaines de partisans du président américain s’étaient toutefois rassemblés à l’aéroport de Prestwick, vendredi soir, au sud-ouest de Glasgow, pour tenter de l’apercevoir.

Des manifestants anti-Trump se rassemblent lors d’une manifestation organisée par le groupe militant Stop Trump Coalition pour protester contre la visite du président américain, Donald Trump, en Ecosse, à Edimbourg, le 26 juillet 2025.

Lors de son séjour, Donald Trump va rencontrer, dimanche soir, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui espère obtenir un accord au sujet des droits de douane. Une perspective qu’il a jugé possible à « 50-50 ».

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Avant de repartir pour Washington, Donald Trump s’entretiendra et s’arrachera aussi aux greens pour une rencontre, dont les détails ne sont pas connus, avec le premier ministre britannique, Keir Starmer, lundi. Ce dernier, qui ne passe pas pour être féru de golf, cherchera surtout à maintenir l’entente entre leurs deux pays, après avoir jusqu’ici évité que le Royaume-Uni ne soit frappé de droits de douane exorbitants.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont en effet annoncé en mai un accord commercial, mais Londres s’inquiète de la volonté exprimée par Donald Trump de le « peaufiner ». A son arrivée en Ecosse, le président américain a toutefois affirmé que l’heure serait à la « célébration ». « L’accord est conclu » avec Londres, a-t-il insisté, ajoutant que les deux dirigeants parleraient « d’autres choses ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les Etats-Unis signent un premier accord douanier avec le Royaume-Uni

Avant son départ de Washington, il a néanmoins semblé doucher les espoirs britanniques d’obtenir des droits de douane durablement réduits sur l’acier et l’aluminium. « Si je le fais pour un, je devrais le faire pour tous », a justifié Donald Trump.

En Ecosse, la guerre dans la bande de Gaza sera sans doute également au menu des discussions, au moment où le premier ministre travailliste est appelé par plus de 220 députés à emboîter le pas au président français, Emmanuel Macron, pour reconnaître l’Etat de Palestine.

Des forces spéciales de police se tiennent sur un toit pour surveiller le terrain de golf Trump Turnberry, à Turnberry (Ecosse), le 26 juillet 2025.

Loin de l’affaire Epstein

En traversant l’Atlantique, Donald Trump sera à distance, au moins géographiquement, des rebondissements de la très embarrassante affaire Jeffrey Epstein, un riche financier accusé de crimes sexuels, mort en prison en 2019 avant son procès. En Ecosse, il a assuré n’avoir jamais été « informé » que son nom figurait dans les dossiers judiciaires liés à l’ancien financier.

Cette visite privée de Donald Trump sera suivie d’un retour au Royaume-Uni en septembre, pour une visite d’Etat à l’invitation du roi Charles III, s’annonçant fastueuse. Il avait assuré au cours d’une précédente visite, en 2023, se sentir « à la maison » en Ecosse, où a grandi sa mère, Mary Anne MacLeod, avant d’émigrer à 18 ans vers les Etats-Unis.

Le premier ministre écossais, John Swinney, a annoncé qu’il rencontrerait Donald Trump pendant sa visite, soulignant que l’Ecosse « entretient une amitié solide avec les Etats-Unis depuis des siècles ».

La construction d’un nouveau parcours par le groupe aujourd’hui dirigé par les fils de Donald Trump a suscité du mécontentement à Balmedie, dans l’Aberdeenshire, de la part de certains riverains et d’élus écologistes. Ce n’est que l’un des nombreux projets, immobiliers ou autres, à travers le monde de la famille Trump.

Si Donald Trump n’a plus légalement le contrôle de la holding familiale, ses opposants lui reprochent de multiplier les conflits d’intérêts en se servant de ses fonctions de président pour pousser des investissements familiaux privés, notamment à l’étranger.

Le Monde avec AFP

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