

Deux cent soixante-six personnes ont perdu la vie depuis le début de la mousson d’été au Pakistan, a annoncé vendredi 25 juillet une agence gouvernementale à l’Agence France-Presse (AFP). Ce dernier bilan, particulièrement lourd et élevé chez les enfants, dont 126 ont perdu la vie, dans le cinquième pays le plus peuplé du monde, s’explique car « les écoles et collèges sont fermés », a déclaré à l’AFP Mazhar Hussain, le porte-parole de la branche dans la province du Pendjab de l’Autorité de gestion des catastrophes.
« Les enfants restent à la maison et sont très vulnérables, ils jouent dans l’eau et peuvent être victimes de noyades et d’électrocutions », a-t-il ajouté.
De nombreuses victimes ont aussi péri dans l’effondrement de leur maison ou ont été emportées par les crues soudaines, tandis que cette saison de la mousson, qui a commencé plus tôt que les autres années, est qualifiée d’« inhabituelle » par les autorités.
Le Pendjab, la province pakistanaise la plus peuplée, a ainsi enregistré des précipitations de 73 % supérieures en juillet à celles de l’année précédente, a souligné M. Hussain. Ce territoire recense plus de morts (143) en un mois que lors de la totalité de la saison estivale précédente (133). « Et cela va s’aggraver au mois d’août, puisqu’on prévoit 25 % de précipitations supplémentaires par rapport à la normale dans le Pendjab », a prévenu M. Hussain. La mousson d’été se poursuit généralement jusqu’à la mi-septembre.
Un risque accru pour la population et l’agriculture
« De nombreuses personnes se baignent dans les rivières », a-t-il poursuivi, précisant que les autorités ont depuis imposé une interdiction totale des baignades et invité la population à limiter ses déplacements en cas de mauvais temps. La mousson d’été, qui apporte 70 à 80 % des précipitations annuelles en Asie du Sud entre juin et septembre, est vitale pour la subsistance de millions d’agriculteurs dans une région d’environ 2 milliards d’habitants.
Le Pakistan a encore du mal à se remettre des inondations dévastatrices de 2022, qui ont affecté près d’un tiers de sa superficie et plus de 33 millions de personnes. Quelque 1 700 d’entre elles avaient alors péri et une bonne partie des récoltes avait été perdue.
Ce pays est l’un des plus vulnérables aux effets du changement du climat et ses 255 millions d’habitants subissent de plus en plus fréquemment des événements climatiques extrêmes.