
L’Inde a ordonné l’inspection des interrupteurs d’alimentation en carburant équipant les avions Boeing immatriculés sur son sol, après la mise en cause de ce dispositif par l’enquête sur l’accident du Boeing 787 d’Air India, survenu le 12 juin dans le nord-est de l’Inde. Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau d’enquête sur les accidents aériens (AAIB) indien a fait savoir que l’alimentation en kérosène des deux réacteurs de l’appareil avait été interrompue juste après son décollage d’Ahmedabad.
Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l’avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l’aéroport, tuant 260 personnes. Le document de l’AAIB n’a pour l’heure tiré aucune conclusion ni pointé aucune responsabilité.
L’enregistreur des conversations du cockpit a révélé que l’un des pilotes avait demandé à l’autre « pourquoi il [avait] coupé l’alimentation en carburant ». Mais ce dernier lui avait alors répondu qu’il n’en était rien, précise le rapport de l’AAIB.
Une mesure « non obligatoire »
Si son rapport n’a préconisé aucune mesure immédiate, sa maison mère, la direction générale de l’aviation civile (DGCA), a ordonné, lundi 14 juillet dans la soirée, de vérifier ces dispositifs sur plusieurs types de Boeing, dont les 787 et 737. « La DGCA a noté que plusieurs opérateurs, aussi bien à l’étranger qu’en Inde, ont déjà ordonné des inspections sur leurs appareils », a-t-elle expliqué dans un communiqué.
En 2018, l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) américaine a publié une note d’information sur « le désengagement potentiel de la fonction de verrouillage de l’interrupteur de contrôle du carburant » sur certains Boeing, dont les 787. Air India a fait savoir à l’AAIB qu’elle n’avait alors pas procédé à une inspection car cette mesure n’était que « conseillée et non obligatoire ».
Dans une lettre adressée à ses employés lundi, le PDG de la compagnie, Campbell Wilson, a mis en garde contre « toute conclusion prématurée » sur les causes de la catastrophe. Deux associations de pilotes de ligne indiens ont, pour leur part, vivement rejeté le rapport préliminaire des enquêteurs, estimant qu’il suggérait une erreur humaine.