
Dans une marée de drapeaux arc-en-ciel et de costumes pailletés, des centaines de milliers de personnes ont clamé haut et fort, samedi 5 juillet, à la marche des fiertés LGBT+ de Londres leur soutien aux personnes transgenres, qui craignent pour leurs droits après une récente décision de justice de la Cour suprême britannique.
La juridiction a décidé à la mi-avril, après un long combat judiciaire, que la définition légale d’une femme reposait sur le sexe biologique, avec de multiples conséquences sur l’accès des personnes transgenres aux hôpitaux, aux associations ou clubs sportifs. L’édition 2025 de la marche des fiertés de Londres devait donc servir à « afficher notre solidarité avec la communauté trans », a déclaré Jake Hills, directeur de la communication de l’événement, à l’Agence France-Presse (AFP).
Au cœur de la parade, de nombreuses personnes se sont drapées dans le drapeau transgenre – blanc, bleu et rose pastel – et ont scandé qu’ils voulaient des « droits maintenant pour les personnes trans », dans l’espoir que le régulateur britannique chargé de l’égalité modifiera ses directives avant de les transmettre au gouvernement.
« Enormément de gens se mobilisent aujourd’hui pour la communauté trans (…) et c’est absolument nécessaire », lance Dominic, linguiste de 26 ans, venu de Reading, à l’ouest de Londres, pour l’occasion. Déjà très « marginalisée », celle-ci a été « désignée comme le bouc émissaire pour de multiples problèmes de ce pays », regrette-t-il.
Manque de soutien des partis politiques
Comme en 2024, les organisateurs attendaient près de 1,5 million de personnes dans le West End, le quartier des théâtres, où 33 000 autres ont défilé de Hyde Park jusqu’à Trafalgar Square derrière la bannière de leur entreprise ou association.
Pour dénoncer leur manque de soutien à la communauté transgenre, les partis politiques de tous bords ont été écartés cette année des marches de Londres, Birmingham, Brighton et Manchester, pour ne pas « donner la parole à ceux qui n’ont pas protégé nos droits », ont défendu les organisateurs. Peu après la décision de la Cour suprême, le premier ministre britannique, Keir Starmer, avait lui-même refusé de réitérer des propos tenus en 2022, affirmant que « les femmes transgenres sont des femmes ».
« Nous sommes très déçus par le recul des droits LGBT+ au Royaume-Uni, et nous constatons une montée de l’intolérance et une diminution du soutien gouvernemental », regrette Jake Hills de l’organisation Pride in London.
Dans plusieurs pays, les inquiétudes pour les droits des personnes LGBT+ ont grandi ces derniers mois, notamment aux Etats-Unis ou en Hongrie, où 200 000 personnes ont défilé le week-end dernier malgré l’interdiction du premier ministre hongrois, Viktor Orban.