

Si l’attaque américaine contre l’Iran a été baptisée d’un nom – « Marteau de minuit » – évoquant l’imaginaire des films Marvel, le bras armé de cette opération répond, lui, à une appellation des plus sobres : B-2. Sept de ces bombardiers « furtifs » ont été déployés, dans la nuit du 21 au 22 juin, pour frapper les principaux sites d’enrichissement nucléaire iraniens.
Ces avions, qui avaient décollé des Etats-Unis, ont largué 14 bombes « antibunker » GBU-57, des ogives lourdes de 13 tonnes chacune, capables de s’enfoncer à des dizaines de mètres de profondeur avant d’exploser. C’est la frappe opérationnelle la plus importante jamais effectuée par les B-2 depuis leur mise en service, dans les années 1990.
La première fois que Le Monde a évoqué ce monstre des airs remonte à la fin des années 1980, lorsque le Pentagone révéla travailler à son développement depuis… 1981. L’URSS, alors, n’est pas encore tombée et hante les esprits de l’état-major américain.
« Une grosse chauve-souris »
La « mission » du B-2, écrit le quotidien dans un article non signé, le 12 novembre 1988, consistera « à se glisser au travers de la défense antiaérienne du pacte de Varsovie pour bombarder des centres de commandement et les renforts de l’échelon arrière », avec des « missiles de croisière “discrets” dotés de charges nucléaires ou classiques selon l’effet recherché ».
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