Contre le braconnage des rhinocéros, rien de tel que leur couper les cornes

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Un rhinocéros, dans l’une des réserves du parc Kruger, en Afrique du Sud, le 7 août 2022.

Pour éviter les braquages, les banques ont trouvé une parade : leurs agences ne conservent plus d’espèces. Au pire, les malfaiteurs s’en prennent aux distributeurs de billets ; au mieux, ils renoncent. Dans la lutte contre le braconnage des rhinocéros, les parcs nationaux d’Afrique pratiquent depuis plus de trente ans une stratégie similaire : ils écornent les pachydermes. Pas tous, tant l’opération peut sembler contre-nature. Mais devant les ravages de la chasse illégale qui, il y a encore vingt ans, semblait conduire irrémédiablement l’animal vers l’extinction, les gestionnaires de parcs nationaux se sont résolus à ce mal nécessaire.

Nécessaire et efficace, affirme une étude publiée le 5 juin dans la revue Science. De 2017 à 2023, une équipe internationale a suivi le destin des rhinocéros blancs – les plus courants – et noirs – beaucoup plus rares – dans 11 réserves situées dans et autour du parc Kruger. Huit d’entre elles y ont écorné tout ou partie de leurs animaux, les trois autres non. Au total, 2 223 rhinocéros ont ainsi été sédatés, puis privés de leurs deux appendices nasaux – les rhinocéros africains arborent deux cornes, les asiatiques une seule. Dans le même temps, les autorités ont enregistré la perte de 1985 individus, victimes des trafiquants.

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