

Elle faisait partie du paysage depuis plus de cinquante ans, visible de loin avec ses 23 mètres de hauteur et ses 7,5 tonnes. A la surprise générale, la plus grande statue de Lénine en Asie centrale, installée à Och, la deuxième ville du Kirghizistan, a disparu du jour au lendemain. Les autorités de cette ville de 300 000 habitants l’ont discrètement fait démonter dans la nuit du 6 au 7 juin, provoquant tantôt le soulagement, tantôt la colère dans cette ancienne république soviétique. Ces réactions reflètent la complexité de l’héritage soviétique dans le pays, où les nostalgiques de l’URSS sont encore nombreux malgré l’essor du nationalisme kirghize.
Le monument en bronze à la gloire de Vladimir Ilitch Oulianov, l’artisan de la révolution bolchevique de 1917 et premier dirigeant de l’Union soviétique, était le plus important de la région à ne pas avoir été démonté après la chute de l’URSS en 1991. « Il s’agit d’une pratique courante visant à améliorer l’aspect architectural et esthétique des villes », a justifié le bureau du maire, Zhenishbek Toktorbaev, nommé récemment. Il a appelé à ne pas « politiser » cette opération et a cité des exemples de « villes russes où des monuments de Lénine ont également été démontés ou déplacés ». Selon la mairie, le monument sera « déplacé » et au même endroit sera installé « un drapeau [kirghize] le long d’un mât de 95 mètres de haut ».
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