Au Royaume-Uni, le gouvernement fait volte-face et lance une enquête nationale sur les « grooming gangs »

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Le premier ministre britannique, Keir Starmer, lors d’une conférence de presse, au sommet du G7, à Kananaskis (Alberta), le 16 juin 2025.

Keir Starmer est devenu coutumier du fait : après avoir renoncé à la suppression d’une allocation énergie aux retraités et confirmé des coupes dans les aides aux personnes handicapées pas prévues dans son programme de campagne, le premier ministre britannique a opéré une nouvelle volte-face, samedi 14 juin, en confirmant depuis l’avion qui l’emmenait au sommet du G7, au Canada, qu’il autorisait une enquête publique nationale au sujet des grooming gangs. Le dirigeant travailliste s’y était pourtant opposé, en janvier, quand le milliardaire américain Elon Musk l’avait brutalement pris à partie sur X. Le patron de Tesla et SpaceX l’accusait d’avoir « été profondément complice dans des viols de masse », après avoir découvert l’existence de ces gangs de prédateurs sexuels sévissant depuis des décennies dans de nombreuses localités du centre et du nord de l’Angleterre.

Les méfaits des grooming gangs sont mentionnés dans les médias dès le début des années 2000 : dans les zones les plus défavorisées du Royaume-Uni, des hommes séduisent des jeunes filles vulnérables avec de l’alcool et des courses gratuites en taxi. Ils se font passer pour leurs petits amis avant de les contraindre à des relations sexuelles avec d’autres membres du groupe. Les forces de police lancent sur le tard des enquêtes à Rochdale (au nord de Manchester) ou à Rotherham (dans le Yorkshire). Ces scandales ne prennent une dimension nationale qu’en 2011, quand le correspondant du Times, Andrew Norfolk, ose souligner l’éthnicité d’un grand nombre d’auteurs de ces actes : ils sont souvent d’origine pakistanaise, alors que les victimes sont majoritairement blanches.

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