

Opération coup de poing dans la Trump Tower, à New York. Plusieurs centaines de militants propalestiniens ont investi le gratte-ciel ultra-sécurisé de Manhattan, jeudi 13 mars, l’université de Columbia annonçant dans le même temps des sanctions contre des étudiants qui avaient occupé un de ses bâtiments en soutien à la Palestine.
Vêtues de T-shirt rouges aux inscriptions blanches, en référence au mouvement « Make America Great Again » de Donald Trump, ces personnes ayant répondu à l’appel de l’organisation américaine Jewish Voice for Peace (La voix juive pour la paix) ont pénétré en fin de matinée dans l’antre new-yorkais du président des Etats-Unis, dont ils dénoncent le tour de vis contre la liberté d’expression.
« Combattez les nazis, pas les étudiants », ont-ils notamment chanté en chœur, avant d’être pour certains sortis manu militari du hall recouvert de dorures et de marbre rose, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.
Les manifestants faisaient référence à l’arrestation le week-end dernier d’une figure des manifestations propalestiniennes de l’université new-yorkaise de Columbia, qui a créé une onde de choc nationale et suscité l’indignation des défenseurs de la liberté d’expression.
« Libérez Mahmoud, Palestine Libre »
« Libérez Mahmoud, Palestine Libre », pouvait-on lire sur une banderole, toujours en lien avec le placement en détention en vue de son expulsion de Mahmoud Khalil, pourtant détenteur d’une carte verte de résident permanent. Le jeune homme faisait office de porte-parole d’un mouvement étudiant de Columbia contre la guerre menée par Israël à Gaza.
Selon la police new-yorkaise, 98 personnes ont été arrêtées. En début d’après-midi, le calme était revenu à l’intérieur de la Trump Tower.
Son arrestation révèle « que nous sommes au bord d’une prise de pouvoir totale par un régime autoritaire », a estimé Jane Hirschmann, qui se décrit comme une descendante de survivants de l’Holocauste. « En tant que juifs de conscience, nous connaissons notre histoire et savons où cela mène. C’est ce que font les fascistes », a-t-elle ajouté.
Des manifestants étrangers menacés d’expulsion
« Je suis là pour (…) exiger que notre judéité ne soit pas utilisée comme une arme pour violer les droits des citoyens américains et mettre fin à la démocratie », a pour sa part déclaré James Schamus, un « professeur juif » de Columbia. Pour lui, la lutte contre l’antisémitisme affichée par Donald Trump est un « écran de fumée ».
Le président républicain cible depuis quelques jours les universités, promettant au nom de la lutte contre l’antisémitisme des mesures de rétorsion aux institutions ne luttant pas assez efficacement à son goût contre les manifestations qui secouent les facultés contre la guerre à Gaza. Son administration a déjà supprimé 400 millions de dollars de subventions à Columbia.
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Cette dernière a annoncé jeudi avoir prononcé des sanctions comme « des suspensions de plusieurs années, des révocations temporaires de diplômes et des expulsions » contre des étudiants propalestiniens ayant participé à l’occupation d’un bâtiment du prestigieux établissement universitaire au printemps 2024. Ces quelques dizaines de protestataires avaient été expulsés par la police.
Donald Trump menace également d’expulsion les ressortissants étrangers qui participent à ces manifestations. A ce sujet, il a promis que la procédure contre Mahmoud Khalil serait suivie de « beaucoup d’autres ».