

Triste coïncidence pour les médias hongrois concernés, l’attribution d’une subvention américaine leur avait été annoncée le 20 janvier, le jour même de l’investiture de Donald Trump. La vingtaine de publications magyares ayant remporté l’appel à projet américain destiné à soutenir les « médias libres » dans ce pays gouverné par le nationaliste Viktor Orban n’ont pas pu se réjouir longtemps.
Quelques jours plus tard, ils ont été informés que, en vertu de la suspension générale de l’aide internationale décidée par le nouveau président des Etats-Unis, les 430 000 euros qu’ils devaient se répartir étaient suspendus sine die. « Nous n’avons aucune idée de ce qui va se passer avec cet argent », explique, mi-février, Agnes Urban, de Mertek, l’association hongroise qui avait été missionnée par l’ambassade américaine à Budapest pour sélectionner les bénéficiaires.
« Les médias hongrois essayent de chercher d’autres sources de financement mais leur pérennité est remise en question », s’inquiète-t-elle, alors que la plupart des rédactions indépendantes hongroises ont un modèle économique fragile face aux médias du pouvoir abreuvés, eux, de publicités publiques. « Sans ces fonds, il sera très difficile de maintenir des médias indépendants », a confirmé à l’agence Reuters Tamas Bodoky, le rédacteur en chef d’Atlatszo, un site information spécialisé sur les affaires de corruption, dont près de 15 % des financements provenaient jusqu’ici de sources américaines.
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