A Londres, le premier ministre, Keir Starmer, rappelle les « valeurs communes » qui lient le Royaume-Uni aux Etats-Unis

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Keir Starmer, premier ministre britannique, à Coventry, dans le centre de l’Angleterre, le 31 octobre 2024.

Le premier ministre britannique, Keir Starmer, a promptement félicité Donald Trump pour sa victoire « historique », mercredi 6 novembre en début de matinée. « J’ai hâte de travailler avec vous dans les années qui viennent. En tant qu’alliés les plus proches, nous nous tenons côte à côte pour défendre nos valeurs communes de liberté, de démocratie et d’entreprise. De la croissance à la sécurité, en passant par l’innovation et les technologies, je sais que la relation spéciale entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis va continuer de prospérer des deux côtés de l’Atlantique », a salué le dirigeant travailliste.

Malgré la proximité entre le Labour et le camp démocrate américain, il n’est pas question pour Downing Street de bouder le 47e président des Etats-Unis. La relation « spéciale » avec le pays est considérée comme une priorité de la diplomatie britannique et transcende largement les clivages politiques. Mais la relation entre les deux Etats risque d’être « bumpy noisy » (secouée et bruyante) dans les années qui viennent, a souligné, à chaud, Chris Mason, le rédacteur en chef politique de la BBC.

Les difficultés pourraient vite apparaître sur le plan commercial, si Donald Trump met à exécution une de ses principales promesses de campagne : imposer des taxes à hauteur de 20 % sur toutes les importations américaines. L’Union européenne est dans son viseur, mais il n’y a pas de raison pour que le Royaume-Uni y échappe.

Le dossier ukrainien

Londres va également très vite devoir se positionner sur le dossier ukrainien. Que faire si Washington pousse à un accord de paix – possiblement très en faveur de la Russie de Vladimir Poutine ? Pour l’heure, le soutien à l’Ukraine reste sans faille – « indéfectible », a souligné à de nombreuses reprises Keir Starmer – et l’aide militaire ne fait pas débat dans la population britannique. Mais s’il s’agit de continuer à soutenir Kiev sans l’aide américaine, la contribution britannique devrait considérablement augmenter (elle a été d’environ 13 milliards de livres sterling depuis 2022, consistant pour les deux tiers en matériel militaire).

Etant donné l’imprévisibilité de Donald Trump, l’avenir de l’alliance diplomatico-militaire Aukus risque également d’être moins assuré. Conclue en 2021 entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, elle vise à fournir des sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra.

Sur le plan personnel, Keir Starmer a pris soin de rencontrer Donald Trump en amont, fin septembre, à New York, pour tisser quelques liens et tenter de faire oublier les commentaires de son ministre des affaires étrangères, David Lammy, qui avait qualifié le candidat républicain de « sympathisant néonazi sociopathe » en 2018. Mais ces premiers contacts n’ont pas semblé concluants : mi-octobre, l’équipe de campagne de Donald Trump menaçait de poursuivre le Labour devant la commission électorale britannique pour avoir envoyé quelques dizaines d’activistes soutenir la campagne de la candidate démocrate, Kamala Harris.

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