l’Union européenne se fixe des objectifs pour endiguer l’explosion des emballages

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Des sacs plastique dans un supermarché parisien, en juin 2014.

Les tractations auront duré jusqu’au dernier moment. A l’issue de plus d’un an d’âpres négociations et d’une intense campagne de lobbying des géants de la restauration rapide et des professionnels de l’emballage, les eurodéputés et les Etats membres de l’Union européenne (UE) ont finalisé, lundi 4 mars, lors d’une ultime réunion, le dernier grand texte du Green Deal : le règlement sur les emballages. Une proposition de loi censée endiguer leur explosion et, en particulier, la pollution plastique.

Gobelet à usage unique à la pause-café, colis pour les achats en ligne, bouteilles d’eau… Les Européens n’ont jamais généré autant de déchets d’emballages. En une décennie, ils ont bondi de près de 32 kg pour atteindre la moyenne de 189 kg par habitant en 2021, selon les dernières données d’Eurostat. Et au rythme actuel, la barre des 200 kg par an devrait être franchie d’ici à 2030.

Les Vingt-Sept et les députés européens ont sauvé l’essentiel : les objectifs. A savoir, réduire les volumes de déchets de − 5 % en 2030, − 10 % en 2035 et − 15 % en 2040 par rapport au niveau de 2018, et atteindre 100 % d’emballages recyclables en 2030 et 100 % effectivement recyclés en 2035 (contre 64 % aujourd’hui et seulement 40 % pour le plastique).

« Un risque majeur de report »

Rapporteure du texte au Parlement européen, l’eurodéputée (Renew) Frédérique Ries a salué un « accord historique et inespéré ». La parlementaire belge met notamment en avant l’interdiction des emballages plastique à usage unique dans les cafés et les restaurants à partir de 2030 pour les boissons et les aliments.

Contrairement à la loi française antigaspillage, qui interdit toute la vaisselle jetable dans les fast-food depuis le 1er janvier 2023, les emballages en carton et en papier ne sont pas concernés. Zero Waste France et les associations environnementales alertent sur « un risque majeur de report » vers le papier et le carton, deux matériaux très consommateurs en eau qui passent largement sous les radars de la nouvelle législation. Une concession accordée à l’Italie, qui menait la fronde contre le texte au nom de la défense de son système de recyclage, et au secteur de la restauration rapide.

Le géant américain McDonald’s avait financé en février 2023 une étude concluant que l’interdiction des emballages à usage unique augmenterait la production de plastique, la consommation d’eau et réduirait la sécurité alimentaire. Le président de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canfin (Renew), avait alors dénoncé une « campagne de lobbying qui ne recule devant rien ».

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