La défense civile de la bande de Gaza a affirmé que 30 personnes avaient été tuées par l’armée israélienne, mercredi 18 juin, dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et menacé de famine.
Le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que onze personnes avaient été tuées et plus de 100 autres blessées par « les forces d’occupation [l’armée israélienne] [qui] ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 2 h 30 et 6 heures sur des milliers de citoyens rassemblés » dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, dans l’attente de l’ouverture de centres de distribution d’aide. « Les victimes cherchaient à obtenir de l’aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé.
Toujours mercredi, 19 personnes ont été tuées dans trois attaques israéliennes, a poursuivi la défense civile, ajoutant que l’armée israélienne avait fait exploser sept maisons dans le nord du territoire palestinien, à Beit Hanoun. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a dit se renseigner sur les faits rapportés par la défense civile.
Au début de mars, Israël a imposé un blocus total de la bande de Gaza alors que les négociations en vue d’une trêve étaient dans l’impasse, et n’a assoupli que partiellement les restrictions à la fin de mai.
Distributions chaotiques et dangereuses
Une série d’événements meurtriers se sont produits depuis l’ouverture, le 27 mai, dans la bande de Gaza de centres d’aide gérés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. L’ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.
La défense civile avait fait état, mardi, d’au moins 53 personnes tuées et plus de 200 blessées au moment où des milliers de Palestiniens s’étaient rassemblés près d’un centre d’aide dans le sud de la bande de Gaza. Interrogée, l’armée israélienne avait parfois expliqué que les soldats ouvraient le feu car des personnes avançaient malgré leurs tirs de sommation, dans une zone qu’elle affirme avoir déclaré « zone de combat ».
Les Palestiniens racontent que les distributions sont chaotiques et dangereuses, et la défense civile rapporte des morts aux abords des centres de distribution d’aide presque tous les jours. Des photographes de l’AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se rassemblaient à l’aube pour attendre l’ouverture des centres, malgré les tirs meurtriers quasi quotidiens sur place.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la défense civile.
