
Poutinophile convaincu
C’est une « première » qui secoue le sport mondial, bien au-delà des tatamis. La Fédération internationale de judo (FIJ) a annoncé, le 27 novembre, autoriser à nouveau les Russes à concourir, avec « hymne » et « drapeau », lors de tournois internationaux. « La Russie a toujours été une nation de premier plan dans le monde du judo, et son retour complet devrait enrichir la compétition », s’est réjouie la FIJ dans un communiqué. Colère des Ukrainiens, mais surprise relative : Marius Vizer, à la tête de la fédération depuis 2007, est un proche du président russe, Vladimir Poutine. En 2008, ce Roumain de 67 ans lui a même décerné le titre de président honoraire de la FIJ – retiré après l’invasion de l’Ukraine, en 2022. « Judoka émérite et reconnu, chef d’Etat d’un pays de premier plan, Vladimir Poutine est l’ambassadeur parfait de notre sport », justifiait-il alors.
Ennemi du CIO
Cette récente décision est une pierre dans le jardin du Comité international olympique (CIO), qui n’autorise les sportifs russes à participer aux Jeux olympiques que comme athlètes neutres, tout en laissant aux fédérations la liberté d’édicter leurs règles pour leurs propres compétitions. Marius Vizer réaffirme ainsi son indépendance vis-à-vis d’une institution qu’il aime bousculer. Opposant de l’ancien président du CIO, Thomas Bach (2013-2025), le Roumain a qualifié, en 2015, le CIO de « dépassé, faux, et pas du tout transparent ». A la tête de SportAccord, une organisation regroupant une centaine de fédérations sportives et qu’il a dirigée de 2013 à 2015, il a tenté de mettre en place des Jeux mondiaux concurrents des éditions olympiques. Avec un succès relatif : il a dû démissionner après le départ fracassant de plusieurs fédérations en désaccord avec sa ligne.
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