Qu’est-ce que le schofar, ce mystérieux instrument de musique utilisé pour le Nouvel An juif ?

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Un juif indien joue du schofar lors de la cérémonie du tashlikh, à l’occasion de Roch Hachana, le Nouvel An juif, à Mumbai, le jeudi 13 septembre 2007.

Chaque année à la fin de l’été ou au début de l’automne, les communautés juives à travers le monde fêtent le Nouvel An : Roch Hachana, la « tête de l’année ». Celui-ci précède de dix jours le jeûne de Yom Kippour, le « jour de l’expiation ». Cette période essentielle de l’année juive est symbolisée par un très ancien instrument : le schofar, une corne creusée pour émettre des sons caractéristiques, inhabituels aux oreilles contemporaines. Voici quatre questions pour comprendre la fonction et l’origine de cet instrument riche en histoire.

Quand est utilisé le schofar ?

A la synagogue ou dans une maison de prière, le schofar résonne tous les matins pendant le mois qui précède le Nouvel An. Lors de Roch Hachana, on fait même retentir la corne cent fois au cours des offices de mi-journée, durant les deux jours que dure la fête (sauf si l’un des deux jours tombe un shabbat, jour où il est interdit de l’utiliser). A la toute fin de Kippour, enfin, la sonnerie du schofar signifie la fin du jeûne. N’importe qui peut souffler dans le schofar même si la tâche revient généralement au chantre, celui qui lit les prières.

Quelle est l’origine du schofar ?

Cet instrument à vent est mentionné pour la première fois dans la Bible lors du récit de la Révélation divine sur le mont Sinaï, alors que les Hébreux ont fui l’Egypte (Exode 19, 16-19). Il est traditionnellement fabriqué à partir d’une corne vidée. D’après les textes bibliques et talmudiques, l’usage du schofar est de plusieurs ordres. D’une part, il est utilisé pour annoncer un danger imminent ; en cas d’invasion militaire (par exemple dans Ezekiel 33, 1-20), d’incendie ou encore d’épidémie, à la manière du tocsin ou d’une alarme municipale moderne. Dans d’autres contextes bibliques, il sert de signal de guerre : sa sonnerie, comme celle d’une trompette romaine, annonce le début et la fin des hostilités (ainsi dans Juges 6, 34).

Il peut aussi résonner pour annoncer le couronnement du roi de Judée (avant l’exil qui suivra la destruction romaine du Temple de Jérusalem en 70 de notre ère). Enfin, il possède un sens liturgique, le seul retenu de nos jours : il célèbre alors le rôle de Dieu, roi des rois et responsable de l’ordre dans le monde.

Avec quoi le schofar est-il fabriqué ?

Le mot schofar, dont la racine hébraïque rappelle celle du verbe « améliorer », pourrait être rapproché de l’akkadien shapparu, qui désigne le mouton sauvage. Mais, dans la plupart des communautés, l’animal choisi est un bélier, sans doute en souvenir de l’épisode du sacrifice d’Isaac par Abraham, dont le bras armé d’un poignard, arrêté providentiellement par un ange au moment où il s’apprêtait à égorger son fils, s’abat en remplacement sur un bélier – récit lu à la synagogue au cours de la fête de Roch Hachana.

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