
Les incidents qui ont eu lieu, dimanche 30 novembre au soir, devant le centre d’entraînement du club de football de l’OGC Nice, entraînent des suites judiciaires. Le parquet de Nice a annoncé, mardi 2 décembre, l’ouverture d’une enquête pour violences aggravées après les plaintes contre X de deux joueurs du club niçois, Terem Moffi et Jérémie Boga.
Près de 400 supporteurs ultras étaient venus exprimer leur colère dimanche soir aux joueurs et aux dirigeants après la défaite de leur équipe à Lorient (3-1). Ils s’en sont pris particulièrement aux deux attaquants, qui ont relaté leur version à la police.
Terem Moffi et Jérémie Boga, identifiés par de nombreux témoins même si le parquet ne précise pas leur nom, ont déclaré aux policiers qu’à leur arrivée devant le centre d’entraînement au retour de l’aéroport, le car de l’équipe avait été bloqué par les supporteurs « dans une ambiance tendue », selon le communiqué du parquet.
Ils ont dû descendre du car pour parcourir à pied, au milieu des ultras en colère, les quelques dizaines de mètres menant au centre et disent avoir reçu « des coups de poing, des coups de pied et des crachats tout en se faisant insulter ». Nombre de supporteurs avaient le visage dissimulé, a ajouté le parquet, précisant que les incidents avaient duré au total une quarantaine de minutes. Outre les attaquants Terem Moffi et Jérémie Boga, le directeur sportif, Florian Maurice, a aussi été pris à partie physiquement dimanche soir par des fans véhéments devant le portail du centre d’entraînement, selon des témoins.
Plus tôt dans la journée mardi, la Ligue de football professionnel (LFP) avait annoncé qu’elle « se constituer[ait] partie civile dans les plaintes déposées par les joueurs » niçois. La LFP entend ainsi « soutenir pleinement leur démarche et contribuer à ce que toute la lumière soit faite sur ces faits graves », fait-elle savoir dans un communiqué.
La Ligue « condamne avec la plus grande fermeté les actes de violence ». Ces « agressions, totalement inacceptables, portent atteinte à l’intégrité des acteurs du jeu et aux valeurs du football », a-t-elle ajouté. Avant de conclure : « La LFP exprime tout son soutien aux joueurs concernés et à l’OGC Nice, et réaffirme sa détermination à garantir la sécurité de tous les acteurs du football. »
Des « incidents graves causés par quelques individus »
La ministre des sports, Marina Ferrari, a aussi, dans un message transmis au Monde, mardi, « condamné avec la plus grande fermeté [ces] violences inacceptables ». « Rien ne peut justifier ces actes qui visent ceux qui s’engagent chaque jour pour le football », a-t-elle déclaré, en exprimant « tout [s]on soutien » aux « dirigeants et joueurs » concernés. Marina Ferrari réclame des « sanctions » : « Ces incidents, graves, causés par quelques individus, ne relèvent en rien du supportérisme. Je défendrai toujours celles et ceux qui font vivre et animent nos stades, jamais ceux qui ont recours à la violence et qui doivent être sanctionnés pour ça. »
« Ces violences physiques sont intolérables », a aussi réagi, lundi, l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des joueurs, disant avoir « immédiatement pris contact » avec Terem Moffi et Jérémie Boga.
Selon L’Equipe et RMC, les deux joueurs sont placés en arrêt de travail depuis lundi. Jérémie Boga est en ITT (interruption temporaire de travail) jusqu’à vendredi, Terem Moffi est, lui, arrêté jusqu’à dimanche compris.
L’OGC Nice, dont la réaction a tardé, a finalement diffusé un communiqué, lundi soir – soit vingt-quatre heures après les incidents –, pour « condamner avec la plus grande fermeté » des « débordements inacceptables ». Mais le club, qui, contrairement à la LFP, ne s’est pas porté partie civile, a toutefois assuré « comprendre la frustration » de ses supporteurs, générée par une « succession de contre-performances et de prestations éloignées de ses valeurs ». Une référence aux six revers d’affilée de l’équipe, toutes compétitions confondues, qui ont contraint l’entraîneur, Franck Haise, à revoir ses objectifs à la baisse.
Alors que les Azuréens étaient perçus, en début de saison, comme de potentiels candidats aux places européennes, « c’est pour le maintien qu’[ils vont] se battre, c’est la réalité », a assuré M. Haise, dimanche, au micro de Ligue 1+. L’OGC Nice est actuellement 10e du classement du championnat de France avec 17 points, à 14 longueurs du leader, le RC Lens.
