
Travail et environnement. Cette année encore, les femmes ont commencé à travailler « gratuitement » le lundi 10 novembre à 11 h 31. Ce calcul, réalisé annuellement par la lettre d’information féministe Les Glorieuses sur la base de données de l’Insee, rappelle que les inégalités salariales sont encore massives en France : à temps de travail identique, les femmes gagnent en moyenne 14,2 % de moins que les hommes. Ces inégalités sont encore plus fortes (22,2 %) lorsque l’on prend en compte le fait que les femmes travaillent beaucoup plus souvent à temps partiel que les hommes.
Le moindre temps de travail des femmes et sa moindre valorisation salariale vont de pair avec un plus fort engagement dans le travail non rémunéré au sein du foyer. En dépit de légères améliorations parmi les jeunes générations, d’après la dernière enquête emploi du temps menée par l’Insee en France en 2010 (la suivante est en cours), les hommes ne prennent en charge qu’un tiers environ des tâches domestiques et parentales (36% du temps domestique et 30% du temps parental calculé sur la base des chiffres ci-dessous). Le travail gratuit des femmes prend donc des formes multiples, à la fois dans l’emploi et dans la sphère domestique.
Parmi ces tâches domestiques, certaines sont liées à des efforts particuliers pour rendre le train de vie du foyer plus écologique, plus soutenable. Ce travail, parfois qualifié de « travail de durabilité », comprend des tâches diverses : tri des déchets, achats en vrac, au niveau local, préparation de plats maison, confection de produits ménagers, utilisation de couches lavables, etc. On peut le rapprocher en partie des écogestes promus dans le contexte de la lutte contre la crise écologique.
Or, de nombreux travaux montrent que ce travail de durabilité réalisé au sein des ménages l’est très majoritairement par les femmes. Des enquêtes par entretiens menées aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie soulignent par exemple que la mise en avant des modes de vie zéro déchet, notamment via les réseaux sociaux, conduit à une féminisation continue des responsabilités domestiques sur ce sujet.
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