Confrontée aux ravages du typhon Yagi, la junte birmane, au pouvoir, se résout à demander de l’aide à l’étranger

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Des habitants marchent dans les eaux de crue à Pyinmana, dans la région birmane de Naypyidaw, le 13 septembre 2024, après les fortes pluies du typhon Yagi.

La démarche est rare mais face aux ravages du typhon Yagi, la junte birmane se retrouve contrainte de demander de l’aide à l’étranger. « Des responsables du gouvernement doivent contacter des pays étrangers pour recevoir des secours et de l’aide pour les victimes », a déclaré le chef du régime militaire, Min Aung Hlaing, vendredi 13 septembre, selon le journal Global New Light of Myanmar.

Le même jour, le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a annoncé que les inondations provoquées par le typhon Yagi avaient fait au moins 33 morts et entraîné le déplacement de « 236 649 personnes », précisant que les communications étaient coupées avec certaines zones.

Cette catastrophe aggrave encore la misère dans ce pays qui a basculé dans une crise humanitaire, sécuritaire et politique depuis le coup d’Etat, en février 2021, contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. Plus de 2,7 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur logement en Birmanie en raison du conflit civil en cours.

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Des travailleurs migrants auraient disparu

En outre, les autorités enquêtent sur des informations non confirmées selon lesquelles des dizaines de travailleurs migrants seraient portés disparus à la suite de glissements de terrain dans une zone minière aurifère dans la région de Mandalay (Centre), a expliqué le porte-parole de la junte.

Des médias officiels ont annoncé que les inondations dans la région et autour de la capitale, Naypyidaw, avaient entraîné des glissements de terrain et détruit des installations électriques, des immeubles, des routes, des ponts et des maisons.

Un habitant de Sin Thay, près de Naypyidaw, a dit à l’Agence France-Presse, vendredi, qu’il avait passé la nuit dans un arbre avec ses deux enfants pour se protéger de la montée des eaux. Dans la région de Mandalay, des villageois ont utilisé un éléphant pour rejoindre des terres non affectées par les inondations.

Des aides humanitaires bloquées par le passé

Le nord du Vietnam, le Laos et la Thaïlande ont également été sévèrement touchés par les inondations et les glissements de terrain survenus à la suite du passage de Yagi, qui a déversé des pluies diluviennes quand il s’est abattu sur la région, le week-end précédent. Près de 300 personnes sont mortes dont 233 au Vietnam, où de nombreux disparus pourraient alourdir le bilan.

En Birmanie, la junte a bloqué par le passé l’aide internationale ou fait échouer des programmes d’assistance étrangers. A la mi-juin 2023, elle a suspendu les autorisations de déplacement de groupes d’humanitaires qui tentaient de venir en aide à environ un million de victimes du cyclone Mocha, dans l’ouest de la Birmanie. Les Nations unies avaient dénoncé une décision « incompréhensible ».

Déjà en 2008, quand le cyclone Nargis avait tué au moins 138 000 personnes dans le pays, la junte d’alors avait été accusée de bloquer l’aide d’urgence et d’avoir refusé dans un premier temps de laisser entrer des travailleurs humanitaires et des provisions.

Le Monde avec AFP

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