A Teleperformance Grèce, le bras de fer entre les employés et la direction continue

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En juillet, Ghassen Ben Jannet, employé de Teleperformance en Grèce, a été élu vice-président du nouveau bureau représentant les salariés de la multinationale française, qui emploie près de 13 000 personnes dans le pays. Depuis, il estime être devenu la bête noire de la direction. Son contrat en CDD d’un an, qui devait être renouvelé en décembre, ne le sera pas. « Mon supérieur a justifié cette décision en raison de mon comportement. Mais, je travaille depuis 2018 pour Teleperformance, je n’ai jamais enchaîné les absences, mes clients et mes supérieurs ont toujours fait des retours positifs à mon égard », explique l’employé tunisien. Pour le trentenaire, cela ne fait aucun doute, l’entreprise « essaie de faire pression sur tous les autres salariés pour qu’ils ne participent pas à la mobilisation et acceptent des conditions de travail déplorables ».

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Dans ce contexte, le Syndicat des travailleurs dans les télécommunications et l’informatique (Setip) appelle à une nouvelle grève, lundi 23 décembre, la dixième depuis le début de l’année, pour dénoncer les méthodes d’intimidation envers les grévistes, les licenciements ou les non-renouvellements des contrats de travail des membres du syndicat.

Nikos Spyrelis, le président de l’Union des travailleurs de Teleperformance Grèce, a calculé qu’une trentaine d’employés sont concernés par ces procédures au sein des sept plateformes téléphoniques de Teleperformance dans le pays, qui se chargent, en plusieurs langues, des services clients de multinationales comme Apple, Google ou Airbnb. Parmi les personnes dont les contrats ne seront pas reconduits en 2025 se trouvent notamment le vice-président du syndicat, la trésorière, les présidents des bureaux à Thessalonique (au nord) et à La Canée (Crète).

Projet de loi criminalisant les actions syndicales

En février, le Setip a réussi à créer un bureau au sein de Teleperformance. Depuis, il réclame des augmentations de salaires, la réintroduction des conventions collectives (supprimées en Grèce pendant la crise financière de 2010-2018) et une généralisation des CDI, alors que la règle dans l’entreprise est la multiplication des CDD. Mais la direction, qui n’a pas répondu aux questions du Monde, n’a pas cédé. Au contraire, elle a déposé un recours en justice, jugeant que le Setip ne peut pas représenter les salariés de l’entreprise : elle argue qu’elle ne fait pas dans le secteur des télécommunications, mais des services.

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