Inquiétude sur un gel des régularisations de travailleurs sans-papiers

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Saunia, 35 ans, Camerounaise, avec sa fille Maëlle, 5 ans, à Versailles, le 6 décembre 2024.

« Il y a des jours, on se couche mais on ne dort pas. » Ces jours-là, Saunia Mirante Gueyo Tagne pense à ce qu’elle aurait pu faire « si la chance [lui] avai[t] souri ». Elle aurait repris des études, cherché un travail « digne ». Mais cette Camerounaise de 35 ans, en France depuis 2018, est sans-papiers. Et la précarité de cette situation administrative lui donne le sentiment de ne pas vraiment « exister ».

L’instabilité politique, les premiers effets de la loi Darmanin de janvier 2024, l’annonce d’un durcissement par le ministre de l’intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, ont jeté un voile d’incertitude sur les perspectives de régularisation de nombreux étrangers.

Plusieurs organisations, parmi lesquelles la CGT, la Ligue des droits de l’homme, la Cimade ou le Syndicat de la magistrature appelaient à des manifestations et des rassemblements les samedi 14 et mercredi 18 décembre pour dénoncer la politique migratoire à l’œuvre, notamment envers les sans-papiers.

« Voir ma fille Maëlle grandir, ça me donne du courage, dit Saunia. C’est la seule fierté que j’ai. » Il y a six ans, alors que Saunia venait d’accoucher à Créteil (Val-de-Marne), une aide soignante occupée à lui changer les pansements de sa césarienne a remarqué qu’elle n’avait pour sous-vêtement qu’une seule et même culotte. Elle a voulu l’aider.

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